Le Syndicat Mixte de Gestion des Bassins Versants de la Saye, du Galostre et du Lary s’est engagé en 2022 dans une démarche de localisation des zones humides à l’échelle de l’ensemble de son territoire (soit une surface de plus de 800 km2). Cette démarche s’intègre dans une volonté d’accroissement des connaissances sur ces milieux humides, qui sont d’une richesse végétale et animale très importante, et dont les fonctionnalités sont indispensables aux équilibres des cours d’eau dont nous avons la surveillance.
Les zones humides ont disparu massivement ces dernières décennies, puisque l’on estime que plus de 50% de leur surface a été réduite. Les causes de cette disparition sont multiples, les plus impactantes étant l’urbanisation, le drainage ou encore l’imperméabilisation des sols.
Pourtant, ces zones se révèlent être très utiles pour l’homme car elles contribuent à améliorer notre qualité de vie et à permettre à la biodiversité de s’y épanouir. En effet, les zones humides en multiples fonctionnalités :
- En interaction directe avec le cours d’eau (ce n’est pas toujours le cas), elles jouent un rôle d’éponge (en stockant l’eau en période hivernale, limitant ainsi le risque d’inondation) et en la restituant de manière diffuse en période estivale (soutien d’étiage)
- Elles jouent également un rôle de filtre épurateur favorable à la qualité des eaux en stockant les sédiments, les matières en suspension, les polluants comme les pesticides, le nitrate ou le phosphore. Elles permettent également de stocker des quantités considérables de carbone, et les tourbières par exemple, même si elles ne représentent qu’une petite surface (3% de la surface terrestre). Ces milieux sont capables de stocker deux fois plus de carbone que toutes les forêts du monde.
Enfin, elles accueillent un grand nombre d’espèces animales et végétales dont beaucoup sont d’un intérêt patrimonial majeur. Ainsi, au niveau mondial, plus de 40% des espèces utilisent ces zones pour leur cycle de vie et on estime qu’environ 1/7ème de la population mondiale dépend de ces zones pour subsister.
L’objectif de ce projet d’inventaire lancé par le SMGBV Saye, Galostre et Lary, est donc d’établir un Atlas le plus précis possible de ces zones humides, de déterminer leur localisation précise, leur surface et fonctionnalités, afin qu’elles soient davantage prises en compte dans les politiques d’aménagement publiques et ainsi les protéger plus efficacement.
A ce jour, les cartographies bien qu’elles aient le mérite d’exister, sont assez peu précises et toutes les zones humides n’y sont pas répertoriées.
Pour ce faire, un premier travail de pré-diagnostic via des outils cartographiques doit être effectué, permettant de délimiter des Zones Humides Potentielles (ZHP) sur la base de données topographiques, de cartographies anciennes ou de communications par les acteurs de terrain (collectivités, mairies, propriétaires). Une fois la cartographie des ZHP effectuée, il s’agira de réaliser des inventaires de terrain sur la base de critères réglementaires (pédologiques et floristiques) et des concertations avec les collectivités pour établir une cartographie finale de ces zones (Zones Humides Effectives).
Le syndicat ne manquera pas de vous faire part de l’état d’avancement de ce projet.